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Améliorer sa littératie financière pour prendre de bonnes décisions

CFEE02.12.24

Il n’y a pas d’âge pour s’intéresser à l’économie et aux finances… ni pour continuer d’en apprendre sur le sujet. C’est ce que martèlent de nombreux organismes et institutions oeuvrant dans le domaine, qui promeuvent l’importance d’une bonne littératie financière, surtout en période d’instabilité.

Les Québécois ont-ils un bon niveau de littératie financière ? « C’est comme l’alphabétisation, il y a toujours place à l’amélioration », résume Antoine Bédard, directeur principal de l’assistance aux clientèles pour l’Autorité des marchés financiers (AMF). « On ne pourra jamais dire qu’on est satisfait du niveau de littératie financière des Québécois… C’est un travail qui est en continu », précise-t-il. Carl Thibeault, vice-président principal pour le Québec et l’Atlantique chez IG Gestion de patrimoine, est du même avis : « C’est certain qu’on ne pourra jamais en faire trop ! »

La société canadienne de gestion de patrimoine a notamment lancé à la fin de 2023 deux nouveaux programmes de littératie financière, en collaboration avec la Fondation canadienne d’éducation économique (FCEE) et Prospérité Canada. L’un vise à accroître les connaissances financières des aînés, l’autre à mieux desservir les communautés autochtones.

Ce dernier est en fait l’élargissement de deux projets mis sur pied en 2022 dans 10 communautés autochtones en Ontario et au Manitoba, pour toucher désormais 35 autres collectivités des Premières Nations. On y offre entre autres une aide à la production des déclarations de revenus et à la soumission de demandes de prestation.

C’est en quelque sorte le prolongement du programme Les jeunes et l’argent. Un guide vers la littératie financière, mis sur pied il y a plus de 25 ans, et dont 750 000 exemplaires du manuel ont été distribués dans les écoles canadiennes, selon IG Gestion de patrimoine.

Le programme L’argent et vous. Édition des aînés, quant à lui, est une ressource numérique qui se décline en plusieurs volets pour améliorer les connaissances des aînés en matière de littératie financière : l’établissement d’un budget, l’emprunt ou encore les sources de revenus de pension du gouvernement. La FCEE a notamment organisé des discussions dans des maisons de retraite et mis sur pied un balado où on invitait les aînés à partager leur histoire, énumère son vice-président, Brian Smith.

« Certaines personnes pensent que l’argent, c’est un sujet qui touche seulement les personnes riches, mais ce n’est pas le cas, précise-t-il. Il existe toutes sortes de programmes qui peuvent bénéficier à des personnes à faible revenu. » M. Smith cite également en exemple des situations où une personne âgée se retrouve démunie après le décès de son conjoint, qui a toujours pris toutes les décisions financières.

Mieux coordonner le « ballet »

Ces programmes ne sont que quelques exemples de nombreuses stratégies déployées par différentes institutions, notamment pour renforcer le niveau de littératie financière des Québécois et des Canadiens. « C’est une valeur sociale importante, la littératie financière. […] Il y a un peu de tout qui se fait, un peu partout. Mais on se rend compte que le ballet n’est peut-être pas autant coordonné qu’on le voudrait. On veut mieux travailler ensemble », note Antoine Bédard.

C’est pour cette raison que l’AMF a lancé sa Stratégie québécoise en éducation financière, il y a quelques années, avec la collaboration de Revenu Québec, de Retraite Québec, de l’Office de la protection du consommateur et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST). Dans le cadre de son Plan d’action 2023-2026, l’AMF invite les acteurs des secteurs privé, public, communautaire et universitaire à partager leurs initiatives en matière de littératie financière, pour mieux couvrir tout l’écosystème. Après cette étape de consultation, un plan d’action devrait être publié au mois de mai.

« Les Québécois ont un niveau relativement moyen de littératie financière, qui se compare aux pays de l’OCDE, affirme M. Bédard. Mais dans un contexte inflationniste, de turbulence de marchés, on se rend compte que l’éducation financière est un bon rempart contre l’anxiété financière, poursuit-il. Investir dans sa littératie, ça prépare mieux le consommateur à bien administrer ses choses. »

En fait, l’AMF voit ce besoin un peu comme l’a fait la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), dans les années 1990, lorsqu’elle a sensibilisé les Québécois à l’importance de boucler leur ceinture en voiture.

« L’autorité veut sensibiliser les Québécois : passez du temps à parler finances avec vos enfants, à vous occuper de vos finances personnelles, à évaluer vos stratégies d’investissement et de planification retraite. Il y a une prise de conscience à faire pour ramener ce discours-là de façon un peu plus démocratisée, et faire tomber le fameux tabou de l’argent… C’est un travail de longue haleine », estime M. Bédard.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

De: Camille Laurin-Desjardins
Le Devoir, 10 février 2024

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